« Ai-je bien entendu ? » la TSR annonce que la cérémonie d’ouverture devra peut-être être supprimée !!! En cette journée du 10 juillet où le ciel a décidé de nous tomber sur la tête et que le brouillard recouvre une partie du canton, c’est pas si simple de s’imaginer sur le gazon du stade olympique pour une présentation de 2 heures dans ces conditions, j’en conviens ! Mais quant à nous supprimer cette cérémonie ; quelle déception ! Des sms fussent sur mon portable : « t’as entendu la nouvelle ? On croise les doigts ! On y croit, le soleil arrive…etc. etc. je ne sais combien de mains se sont jointent de part toute la population WG pour implorer le ciel de se découvrir et ne nous laisser entrevoir une accalmie ; mais comme par enchantement, vers 14h la pluie a cessé, les nuages se sont dissipés et même le soleil s’est pointé ! A ne pas en croire nos yeux !
Ca y est, cette fois on y est…il est 16h. Ils sont aligné comme des petits soldats dans leur combinaisons blanches, devant l’entrée sud-ouest du stade. Une frite rouge ou blanche à la main, ils avancent doucement en direction du terrain. Puis les cors des Alpes, perchés sur le toit du stade, font retentir leurs sonneries et avant la musique ! A la course, ils prennent place en formation de la Suisse, entourant le groupe des parents-enfants et enfantines. Je peux me glisser sur un banc autour de la piste de tartan, ainsi je peux leur donner le départ ; les premières notes des cors ne sont pas évidentes. Puis commence alors l’enchaînement d’une série d’exercices pendant l’entrée de la délégation Suisse. Un ruban de chapeaux et de tenues vertes et rouges, qui franchement fait tout son effet, défile autour du stade pour se trouver une place sur les bancs. Mais où sont les groupes vaudois ? les voilà ! quelle idée de se placer à la fin de la délégation, plus de possibilité de faire le tour du terrain ! A peine 20 mètres d’entrée et je dois leur demander de s’asseoir…Quant à mes « bleus-combinés », ils ont du faire 9 fois de suite leurs mouvements pour que toute la délégation fasse son entrée. Leurs regards me fixant, ayant l’air de dire : « y en a encore ? »…
Enfin, chaque pays peut faire son entrée dans le stade, en faire le tour, avant de monter s’installer dans les gradins réservés pour eux. Pendant ce long défilé, où chacun vit ce passage dans les cris, les chants, les applaudissements, les danses, les acrobaties, les portés, les pauses photos, nous fonctionnons au centre du terrain en accompagnement, par groupes, sur 19 musiques différentes jouées en Live par deux Brass Band. Le tempo est parfois plus rapide qu’en répétitions, sur CD, en salle et le célèbre YMCA se voit un peu « arraché ». Heureusement qu’une partie du public connait la choré et nous suit dans nos mouvements. Ecrasé par le monde défilant, j’ai pu me trouver une petite place « pénard », cachée derrière un triangle de publicité, plein centre et face à mes gymnastes ; je suis juste assisse dans le seul coin du terrain qui a gardé les restes du temps du matin. Désagréable dites-vous ! un peu… mais quand on voit la joie, les sourires, les couleurs, l’effervescence de tous ces participants et tout compte fait la meilleure place pour voir tout le spectacle, on oublie vite qu’on a les fesses mouillées hihihi. Après une heure de défilé, apparaissent alors des autres « désagréments », bien plus difficile à gérer. Les 4 groupes (orange, bleu, rouge et gris) avec nos frites, tous ensemble pour terminer notre production touche à sa fin… mais…mais… seulement la moitié des délégations ont fait leur entrée ! On a fait 60 min de présentation. J’essaie tant bien que mal, depuis mon « coin » de leur faire signe que l’on va reprendre tout depuis le début, oui les 19 musiques !… et faire passer un bouche-à-oreilles pour que tous soient avertis. On avait prévu, si besoin, de refaire seulement les musiques 17 et 18 pour terminer l’entrée de toutes les délégations ! Mais visiblement c’était prévu trop court ! On relance alors le premier morceau de musique, un peu de panique sur le terrain pour certains, jusqu’à qu’ils aient reconnus la musique du groupe 1(les oranges).. et rebelotte on remet ça pour encore 1h. Mes gymnastes gèrent très bien cette nouvelle situation, mais autour de moi, commence à s’affairer les responsables qui gèrent l’entrée et le placement des délégations. Le ton monte, les grimaces se font présentes, l’énervement de Raoul et de Golay face aux gymnastes qui prennent tout leur temps pour défiler et faire des arrêts photos, plus personne n’avance, tout est bloqué, les chorégraphes qui en perdent leur latin, me donnent « l’alarme » qu’il faut faire quelque chose pour calmer « les foules ». Tout devient long pour tous, même le public enthousiaste se fait plus « calme ». Sans demander l’avis « des chefs », je fais entrer les délégations coincées, par la pelouse en double-file, il y a encore bien assez de place sur le gazon. Je leur fait signe de s’asseoir, car le temps presse, les avions de l’armée sont en vol depuis en moment. Ils devaient arriver en fin de cérémonie, mais vu le retard, il faut les faire passer sur le stade maintenant. Le bruit profond des moteurs fait taire la foule et les yeux se lèvent pour voir passer à plusieurs reprises la patrouille Suisse. Puis nous repoussons les gymnastes un maximun pour laisser place au spectacle, digne de ce nom. Un ensemble de petites productions de 5 groupes (de la jeunesse aux seniors) de diverses couleurs avec des ballons de diverses grandeurs, une démonstration du groupe claquettes de Fabrice Martin, un passage volant des drapeaux des nations, les ballets Ruda-Béjart dans un tonnerre de percussions, une chorégraphie grandiose de l’armée des tambours de Bâle et une clôture assurée par l’UNIL et Macolin sur échasses et gros ballons rouges… On respire un bon coup, ça c’est fait et bien fait !
La tente-vestiaire aurait du être le lieu de retrouvailles et de remerciements en fin de cérémonie, mais comme beaucoup sont engagés comme bénévoles dans les collèges, chacun retourne vite-fait sur son lieu de travail. Un brin de nostalgie flotte dans l’air, malgré une semaine bien remplie qui nous attend, le groupe multi-âges avec ces 278 participants a terminé son « devoir »… Dix mois de répétitions, des regroupements et des journées de partage, des éclats de voix, mais surtout des rires, des échanges, des amitiés, des émotions, tout ceci a créé la cérémonie d’ouverture à Lausanne et donne l’envie de revivre ces sentiments dans 4 ans ! Chacun vit ces moments à sa façon, mais pour moi quel grand bonheur de vous avoir vu les yeux remplis de soleil, parfois même d’un grain d’humidité, le cœur rebondissant de joie pendant ces 3 heures sur le terrain (le « bob » vous va très bien). Merci infiniment pour votre participation et rendez-vous dans pas très longtemps pour Helsinki ! ou avant pour d’autres occasions.
May
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