JUIN 2043
2 gymnastes sont assises sur un nuage, au-dessus d’une lointaine galaxie. Elles ont 97 et 100 ans. Elles papotent :
« Tu te rappelles celle de Bienne, c’était en ….2013 ! y a déjà 30 ans. »
« Ah oui, celle où la tempête avait semé la panique sur le site d’Ipsach ! C’était impressionnant et effrayant. On avait juste pu entrer au resto du port. Notre croisière spaghetti était tombée à l’eau…. et c’est ainsi qu’on avait amerri au Seeland, une fois le calme revenu »
« Mais oui, on était les 9, on passait nos journées à attendre : un bus, un train, une copine au petit coin, une autre dans une boutique »
« Ouais, c’était sympa, on mangeait à midi à la buvette du foot. C’était bon et pas cher »
« Tu te souviens : on avait passé de 38 degrés à la répète du mercredi à 10 degrés le dimanche pour la production. On était 26 AGL à poireauter derrière le stade pendant des heures, grelottant et la chair de poule au garde à vous parce qu’on passait en tout dernier de la cérémonie de clôture »
« On en avait vu de belles productions ! Tu te souviens celles de Wettingen ? la classe, la perfection quoi »
« Je me souviens qu’on n’ avait même pas eu le temps de jouer aux cartes le soir, tu te rends compte… le stress – mais il y avait tant de choses à voir. Et puis le soir on était fatiguées, on rentrait vers minuit, plus envie de jouer aux cartes »
« Et en plus le matin, pas moyen de dormir : 72 dans une salle, c’était bruyant. Il y avait celles (ou ceux) qui ronflaient, celles qui rigolaient, celles qui causaient fort, celles qui s’amusaient avec leur lampe de poche « led », celles qui farfouillaient dans leur trousse de toilette pour y trouver ce qui n’y était surement pas, mais qui était dans la petite trousse au fond de la valise…. »
« C’était le bon temps… on avait eu beaucoup de plaisir, on était dans le coup !»
« Et on avait une super monitrice, tu te souviens, elle s’appelait Marie-Christine, mais on l’appelait May. On lui doit beaucoup – coucou May on te dit m e r c i.
Et nos deux gymnastes de lui adresser un petit signe amical depuis leur paradis dans les nuages.
Les deux gymnastes Sylvette et Antoinette